samedi 9 novembre 2024

Le Nombre Trois


Le nombre Trois

ou

le Point d’équilibre de toutes les oppositions.

Le Point où tout s'allume,

le Foyer, la Co-naissance...


Il y a trois parties dans le monde :

trois commencements et trois fins,

pour l’homme et pour le chêne aussi.

Trois royaumes de Merzin (Merlin) ;

fruits d’or, fleurs brillantes, petits enfants qui rient.


Les séries du Barzaz Breiz, de Théodore Hersart de La Villemarqué.


Après la polarisation de l’énergie fondamentale émerge le Point-Lumière d’Unification, d’Équilibre, de Neutralité et de Reliance, la Porte, le Pont, l’île tournoyante, l’Arbre / le Druide primordial entre le Ciel bleu des Bardes et des Ases, et la Terre verte de Ovates et des Vanes.


Le symbole associé est le triangle équilatéral pointé (ou le Triskèle : le Verbe en action).



Entre Brahmā (conception) et Shiva (sublimation) c’est Vishnou (manifestation / conservation / équilibre).


Entre la Pensée nouménale et la Manifestation phénoménale, c’est la Parole créatrice.


Entre l’Esprit et le Corps, c’est l’Âme.


Entre le Ciel et la Terre c’est l’Arbre.


Entre le Bleu des Bardes et le Vert des Ovates c’est le Blanc des Druides.


Entre les Racines et la Ramure, c’est le Tronc.


Entre les poumons et le corps, c’est le Cœur.


Entre le Soufre et le Sel, c’est le Mercure.


Entre le Cardinal et le Fixe, c’est le Mutable.


Entre la Lumière et la Vie, c’est la Conscience.


Entre le Do et le Sol, c’est le Mi.


Entre la Table Ronde et la Table Carrée, c’est la Table d’Or.


Entre le Bleu et le Rouge, c’est le Jaune.


Le Dieu Tricéphale de Condat


Première publication sur le site de la Clairière Ar Roh Du.


Liens complémentaires :



Le Nombre Deux

Le nombre Deux

ou la polarisation du Un



Dans de nombreuses mythologies le Un se polarise en Ciel (le bleu des bardes) et Terre (le vert des ovates), Yang et Yin, Masculin et Féminin, Veille et Sommeil, Action et Repos.


Deux bœufs attelés à une coque ;

ils tirent, ils vont expirer ; voyez la merveille !

 Les séries du Barzaz Breiz, de Théodore Hersart de La Villemarqué.


Attelages bovins d’aujourd’hui


Ces deux bœufs tirant une coque évoquent ceux d’Hu Kadarn. Ils trainent hors de l’océan et neutralisent la bête monstrueuse (Avangh-Dhu) qui a généré le Déluge.


L’un de ces deux bœufs, nommé Ninio ou Ychain Banog, représente la force centrifuge qui disperse (Solve), tandis que l’autre, Pibio ou Ychain Manog, représente la force centripète qui concentre (Coagula).


Cet attelage évoque également le Yoga* qui vise à l’éveil et à l’unification de la conscience.


* de la racine sanskrite yug, que l'on retrouve dans les termes français « joindre » ou « joug ».


Idâ (souffle inspiré) est l’énergie Yin, lunaire et féminine. Une énergie qualifiée de froide et qui est reliée au système nerveux para sympathique dont la finalité principale est de ralentir les fonctions du corps.

En énergétique chinoise c’est le Maître du cœur.


Pingala (souffle expiré) est l’énergie Yang, solaire et masculine. Énergie qualifiée de chaude, elle est reliée au système nerveux sympathique dont la finalité principale est d’accélérer les fonctions du corps.

En énergétique chinoise c’est le Triple réchauffeur.


« De l'Un, les deux contraires qui s'attirent et se repoussent...
Les deux contraires qui concentrent et dispersent. »



Ces deux bœufs sont attelés à une coque (de noix, de noix de coco) qui symbolise le mental, la bête monstrueuse qui nous ment monumentalement comme le dit Jacque Prévert et nous maintient dans l’illusion !


Les cerneaux de noix nous font d’ailleurs penser aux deux hémisphères du cerveau.


Lors de la Fête de Ganesh, qui se tient à la fin de l’été, les hindouistes brisent des noix de coco pour en libérer le lait, le nectar divin.


Voir à ce sujet :



Première publication sur le site de la Clairière Ar Roh Du.



Le Nombre Un


Je vous propose, au travers d’une série d’articles, de tirer le Fil de l’Un en suivant les séries du Barzaz Breiz, de Théodore Hersart de La Villemarqué.


« Pas de série pour le nombre un : la Nécessité unique ;

le Trépas, père de la douleur ; rien avant, rien de plus. »


« Tout naît, croît et meurt,

dans le jardin du Créateur. »

Frédéric Lionel


Au-delà de l’espace et du temps, préexiste un océan d’énergie dynamique où d’interminables volutes et spirales tournoient sans cesse, qui crée / recrée perpétuellement la matière, imprègne toute chose, unifie tout. Ce qui nous renvoie aux eaux primordiales dans les cosmogonies druidiques, pélasgienne, égyptiennes et mésopotamienne ainsi que dans l’Inde védique…


Nul ne peut le voir, car il est au-delà de la pensée.

Il est sans cause et sans parties.

Il est inchangeant, omniprésent, plus fin que le plus fin.

Il est éternel, et le sage sait qu’il est,

en fait, la source de toute existence.

La création entière en émerge et y revient sans cesse.

Mundaka Upanishad


Dans la mythologie égyptienne, cet Océan primordial est appelé le Noun ou Nouou (Nwn).


Il est l’Océan qui a fait la Vie et qui fera la Mort ; sans créateur, il s’étend autour du monde.


Le Tao Te King (6) nous dit :


La Vallée du vide, l’Obscur de l’obscur,

la Racine du ciel et de la terre,

« la Porte des Merveilles » !

Porte de la Vie,

l’Un suprême, Germe et Semence,

y demeure en Terre.


Les textes égyptiens évoquent un tertre primordial qui émerge du Noun.



C’est sur cette île tournoyante que la Mère l'Oye *, la Reine Pédauque (au pied d'oie), va pondre l’Œuf originell'Œuf d'or / Hiranyagarbha, que l’on retrouve dans de nombreuses mythologies.


Selon les cosmogonies, cette Grande Oiselle peut être une Oie, un Cygne, un Héron cendré, voir la Poule aux œufs d’or.


Au sein de cet Œuf d'or :

le Germe de l'Univers,

symbolisé par un Point :

Le nombril de l’Univers !

Un Point c’est Tout !


Le Point symbolise l'Unité, l’Esprit qui va se manifester, la Conscience maximale, omnisciente, omnipotente, omniprésente dans une forme condensée la plus petite qui soit.


Il est la Semence, la Graine, le Germe de toutes les potentialités, la Source de toutes les existences, le bouton de Rose, l’Atome originel…


Le Bindu, le Point de Transcendance par lequel le créateur se manifeste dans le Monde, est le fondement de toutes choses, le point d’origine et le point de convergence, le point à partir duquel la création commence et où elle est finalement unifiée.


C’est le Point Suprême / le Point Source qui capte, concentre, aspire, appelle tout l'Amour, toute la Force divine, puis déverse la Lumière et la Vie au sein de la Création.


Ce Point Germe est également un « Point Lumière ».


En effet, c’est un Point d’échange et de passage entre l'Océan primordial et la Création.


Il est le Principe premier, le Moteur qui imprime à l’univers son mouvement Giratoire.


C'est le Soi, la Conscience, la Pensée, l'Intelligence, le Noûs à l’œuvre dans tous les êtres vivants.


Ce point est souvent associé dans le Védanta, à l’âme, l’Âtman, qui réside dans le chakra du cœur. « Infiniment plus petite qu’une tête d’épingle, cette âme est plus grande que tous les mondes réunis » dit la Chândogya Upanishad III, 14.


La tradition hindoue nous dit : « Cet âtman qui est au-dedans de mon cœur, est plus petit qu’un grain de riz, qu’un grain d’orge, qu’un grain de moutarde, qu’un grain de mil, que le noyau d’un grain de mil; ce même âtman qui est au-dedans de mon cœur est plus grand que la terre, plus grand que l’espace, plus grand que le ciel, plus grand que tous les mondes. »


Ce Point Suprême est fréquemment associé dans les paraboles indiennes au soleil, sans lequel aucune forme de vie n’est possible, et qui toujours rayonne.


Alors qu'il s'expanse avec une équanimité et un amour sans limites dans toutes les directions suggérées par ses rayons…  le Point Germe finit par créer un Cercle dans l’Infini : le Cercle parfait de l'Unité.


Le centre et le cercle ont toujours véhiculé une valeur symbolique forte, cela dans toutes les cultures et toutes les civilisations.


À la fois incontournable et insaisissable, le centre est assimilable à Dieu, au Principe ou à l’origine du monde. Le cercle, quant à lui, représente l’univers déployé : c’est le point sous sa forme étendue.


Le cercle et son point central partagent les mêmes propriétés : perfection, homogénéité, absence de début et de fin. Contrairement à la croix ou au carré, ils ne contiennent aucune division, aucune dualité.


Ce Point Germe, engendre le Son primordial :

le Ôm, le Aum, l’Amen, l’Awen, la Parole créatrice…

Première publication sur le site de la Clairière Ar Roh Du.

Ce post fait suite à ceux qui l'ont précédé :