vendredi 5 janvier 2024

La Tempérance, Iris et l'Arc-en-Ciel


« Ganymède, le Verseur d'Eau,

sera doté de l'énergie du principe féminin… »

Par l'Esprit du Soleil


« C’est uniquement en développant une pensée ouverte,

et à l’écoute de la dimension spirituelle

que nous pourrons trouver les solutions créatrices

nécessaires à un véritable renouveau. »


Ce matin, le mot échange a résonné, et m'a conduit vers la lame 14 du Tarot : la Tempérance, associée à l'Iris (la fleur et la déesse) et à l'Arc-en-Ciel. Cela m'a ramené à une petite étude réalisée en 2008.



de Liz Greene et Juliet SharmanBurke
illustré par Tricia Newell

la Messagère des Dieux

Dans la mythologie grecque, l'iris est une plante divine, mieux, une déesse, la Messagère des dieux qui effectue la liaison entre ceux-ci et les hommes.

Lorsque, légère et ailée, elle s'élance, on voit apparaître son voile dans les airs, c'est l'Arc-en-Ciel, qui se dit iris en grec. Fille du titan Thaumas et de l’océanide Electra (ou de la nymphe Océane), Iris, plus particulièrement dévouée à Héra, est en somme le pendant d'Hermès, messager de Zeus ; de même que celui-ci guide les hommes morts dans l'autre monde, ainsi, Iris se charge-t-elle des femmes.


Callimaque raconte qu’elle dort sous le trône d’Héra (la Souveraineté) et reste toujours chaussée afin de pouvoir délivrer les messages à l’instant ; Son époux est Zéphyr, le vent d’Ouest.


Les poètes voyaient dans l'arc-en-ciel la trace de ses pieds laissée au cours de ses rapides passages, d'où la qualification d'« irisé » : « qui a les couleurs de l'arc-en-ciel ».


On la représentait avec des ailes de toutes les couleurs et portant une écharpe légère dont les couleurs au soleil figurent l’arc-en-ciel. Ses vêtements étaient constitués de perles de rosée, « irisées » et étincelantes. Ses attributs sont le caducée et un vase.


En grec, comme en français, iris désigne aussi le diaphragme pigmenté qui règle, par sa dilatation ou sa contraction réflexe, la quantité de lumière pénétrant dans l’œil par la pupille. Est-ce seulement parce que la variété de ses coloris peut sembler refléter les teintes du ciel, celles de l'arc-en-ciel ? Probablement pas, car en grec iris désigne aussi le halo que l'on voit autour de la lune, la buée lumineuse qui se dégage du feu et, plus généralement, tout cercle vaporeux et coloré qui entoure un corps lumineux, ce cercle, c'est évidemment l'aura, l'émanation énergétique que certains aperçoivent autour des êtres, le nimbe, l'auréole des personnes divines et des saints.


L'Arc-en-Ciel



Iris, la Messagère divine, personnifie l’Arc-en-Ciel symbolisant la limite séparant les dieux et les hommes, mais aussi l’Alliance, le Pont (la Porte…) entre le Ciel et la Terre (le pont flottant du Ciel au Japon), le prisme par lequel la lumière blanche du Verbe de l’Unique se diffracte en 7 Rayons, l’endroit où l’Eau et la Lumière se rejoignent mystérieusement.


L’Arc-en-Ciel est chemin et médiation entre l’ici-bas et l’au-dessus. Il est le pont qu’empruntent dieux et héros entre l’autre monde et le nôtre, l’escalier aux sept couleurs par lequel le Bouddha redescend du ciel.


Son apparition était toujours un signe favorable des dieux.


Son nom breton est kanevedenn, d’un prototype vieux celtique kambonemos courbe céleste.


Pour les druides, c'est l’écharpe du Barde primordial !


Un Barde chante


Mêlant à l'harmonie incomplète des vents,

Faite de mille esprits obscurs se poursuivant,

Sa voix claire et le rythme enchanteur de sa harpe,

Un barde chante. Il a l'arc-en-ciel en écharpe,

Et son verbe s'accorde au verbe des sept cieux.

Il ne voit point la terre : ardent, audacieux,

Sans mesure, il se tend vers la patrie antique,

Vers l'azur éternel. Et c'est l'esprit celtique.


Jacques HEUGEL

(Le Double Trésor)



En Inde, c'est l’Arc d’Indra (l'Être des êtres, père des dieux et des hommes) qui dispense à la terre la pluie et la foudre, qui sont les symboles de l’activité céleste.


L’ancienne Chine considérait l’Arc-en-Ciel comme le signe de l’unification du yin et du yang.


Dans la Bible, lorsque Noé sort de l'arche, Yahvé met un arc-en-ciel dans les nues en signe d'alliance entre Lui et les hommes (image d'une renaissance spirituelle) (1). En outre, à plusieurs reprises, l'arc-en-ciel est cité comme expression de la gloire de Dieu (2).


Notes :
1 - Gen., IX-13 et suite
2 - Entre autres : Ézéch., 1-28 ; Apoc., IV-3 et XI-19, etc.

Dans la mythologie scandinave, les dieux construisent le pont de Bifröst (l'arc-en-ciel) qui relie Asgard (le Ciel) et Midgard (la Terre). Bifröst veut dire « chemin frémissant ». Avec plus d'art qu'aucun ouvrage, il est construit de trois couleurs (3) le rouge du feu, le vert de l’eau et le bleu du ciel. Les dieux siègent tous les jours sur les bords de la rivière Urd qui distribue aux humains les eaux d'Odin, le dieu Père. Pour s'y rendre, ils empruntent le chemin aérien de l'arc-en-ciel. Cependant, ce pont, gardé par Heimdall, est constamment menacé d'être brisé par les fils de Muspel, le feu destructeur (à chaque instant, le déchaînement des passions peut tout détruire).


Pline raconte que les druides tenaient caché dans leur retraite un œuf mystérieux (4). Ce mythe est probablement à l'origine d'une vieille légende de Sologne qui voulait que, chaque année, tous les serpents du pays se réunissent pour produire un énorme diamant réfléchissant les vives couleurs de l'arc-en-ciel (Cf. Œuf cosmique).


Pour les Indiens d'Amérique du Nord, le « Grand Esprit » ou « Grand Manitou » a pour sœur la lune et pour femme l'arc-en-ciel, qui symbolise l'arche d'alliance avec la terre.


L'arc-en-ciel impressionne pour les caractéristiques suivantes :


  • Il se situe en plein ciel et descend jusqu'à terre.
  • Sa forme en arc, c'est-à-dire en demi-cercle, semble un pont établi entre le ciel et la terre.
  • Il est riche de toutes les couleurs.
  • Il apparaît généralement après l'orage, annonçant que le danger est passé et que la vivante activité de la nature va reprendre : « Le calme après l'orage. »

L'arc-en-ciel évoque la fin d'une sombre période et annonce le réveil d'activités physiques, psychiques ou spirituelles plus fécondes.


Notes :
3 - En fait, il n'existe que trois couleurs principales dans le prisme, les autres étant des composés de celles-ci.
4 - Pline, Histoire Naturelle, XXX-3.

La Fleur d’Or des Rois Francs…


En grec, le nom de la messagère céleste et de l'arc-en-ciel s'applique aussi à la fleur, probablement parce que celle-ci semble emprunter au ciel la riche gamme de ses nuances. Cette fleur élégante qui annonce le retour du beau temps, peut avoir toutes les nuances du spectre céleste. Comme le remarque le botaniste anglais Peter Coats : « Il existe peu d'iris qui aient une couleur qu'on ne puisse trouver dans le ciel, et il y a peu de ciels, qu'ils soient d'un bleu serein, d'un pourpre détonant, d'un rose tendre ou sombre dont on ne retrouverait pas les couleurs sur les pétales de l'iris. »


En Orient, pour rendre féconde une terre que l'on vient d'acheter, on doit d'abord y envoyer une personne chaste, avec un bouquet d'iris.


L'iris existe en plus de 300 variétés. “Il y a des iris violets, comme des manteaux d'évêques, des iris blancs qui chantent au soleil, des iris mouchetés comme un plumage” écrira Elisabeth de Grammont. Les parfumeurs savent tirer des rhizomes de l'iris de Florence, une senteur dite « de violette ».




L'iris des marais (5) est une superbe plante sauvage qui peuple, avec d'autres herbes tranquilles, les rives des étangs. Sa haute tige rigide, parée de feuilles coupantes comme des lames d'épée, s'orne dès juin de fleurs jaunes qui s'épanouissent l'une après l'autre en reflétant dans le miroir des eaux leur éphémère beauté. Bouilli avec de la limaille de fer, son rhizome fournit une encre superbe ; il teint les tissus en noir, et peut servir à tanner les cuirs.


Notes :
5 - Habitat : Europe, bord des eaux ; jusqu’à 800 m.

Identification : 0,50 à 1,20 m. Vivace, tige dressée, rigide, ramifiée, dans un même plan ; feuilles distiques, raides, presque aussi longues que la tige, en glaive, pliées suivant la nervure médiane ; fleurs jaunes (juin-juillet), par 2 ou 3 à l’aisselle des spathes, 3 grands sépales pétaloïdes pendants, 3 pétales étroits dressés, 3 pièces stigmatiques cachant 3 étamines ; grosse capsule s’ouvrant par 3 valves, contenant 6 piles de graines brunes ; rhizome horizontal, fort, charnu, jaune à la coupe, muni de nombreuses racines.


La fleur qui termine le sceptre des rois mérovingiens du VIe siècle est celle d'un iris jaune ou iris des marais. Une antique légende rapporte que Clovis, à la veille de la bataille de Vouillé où il défit les Wisigoths, se trouva arrêté dans son avance par le cours de la Vienne.



Apeurée par le cliquetis des armes, une biche s'enfuit et passa sans difficulté la rivière, à l'endroit baptisé depuis le « Gué de la Biche », non loin de Châtellerault. En cet endroit, poussait en abondance l'iris jaune ; plein de reconnaissance et en gage de succès, Clovis alla cueillir l'une de ces fleurs. Ayant obtenu la victoire, le roi des Francs considéra l'iris comme son emblème, il devint celui de ses successeurs.


Les vieux chroniqueurs précisent que Clovis connaissait les vertus merveilleuses de l'iris… (6)


L'iris jaune deviendra la “fleur de Louis”, puis, par déformation linguistique, la Fleur de Lys.


La figuration la plus ancienne du fleuron à trois lobes dit “Lys de France” sur un contre-sceau de Philippe-Auguste, ne remonte pas au-delà de 1180, ce qui correspond à la date de l'apparition du mot en français. Après quoi, les Lys devinrent l'emblème de la Maison de France ; plus tard, en l'honneur de la Sainte Trinité, Louis VII le jeune, au Xlléme siècle, limita leur nombre à trois et, dès le règne de Charles V, les armes de France s'énonçaient : « d'azur à trois fleurs de Lys d'or ».


Notes :
6 - L'infusion (5 à 10 g de rhizome réduit en morceaux dans 200 g d'eau bouillante), est un excellent expectorant. Le vin d'iris (obtenu en faisant macérer 80 ou 100 g de rhizome frais, coupé en morceaux, dans un litre de vin blanc) a une remarquable action diurétique ; en boire 50 g par jour en 4 ou 5 fois.




L’IRIS en homéopathie


L'Iris versicolor (Blue Flag), est une plante vivace très répandue sur les sols marécageux de l'est des Etats-Unis d’où elle est originaire. Ses fleurs de couleur bleu-violet, tâchées de jaune et de blanc à la base, s'épanouissent de mai à juillet.


C'est un remède important en homéopathie. Elle soulage les problèmes digestifs, les troubles pancréatiques, les déséquilibres de la thyroïde et les maux de tête.


Élixir floral d'IRIS

Inspiration créative et artistique / Intuition poétique


Comme l'arc-en-ciel qui relie deux mondes, l'Iris est le messager entre le ciel et la terre. Sa fleur, d'une beauté remarquable, est l'expression même du message divin et créateur qu'il transporte. Choisi comme symbole de la royauté, l'Iris représente l'expression des influences spirituelles sur le plan terrestre. Sa forme parfaite suscite l'admiration.


Différentes espèces d'Iris peuvent être utilisées en Elixir Floral, apportant la même qualité essentielle : l’inspiration et son expression : la créativité artistique.


La grâce délicate de la fleur et ses tons lumineux suggèrent sa relation avec la créativité artistique.


Ce type d’élixir amplifie les propriétés de l'hémisphère droit du cerveau, source privilégiée de l'inspiration artistique. Dans l'hémisphère droit s'effectue l'assimilation de l'information émanant des chakras ; cette information est ensuite transmise à l'hémisphère gauche.


Il ouvre le centre cardiaque et élimine les blocages du centre sacré pour que l'énergie créatrice puisse être canalisée à des fins artistiques.


Il harmonise avec le corps astral pour libérer des talents artistiques cachés, issus de vies antérieures. Il aligne le corps causal avec les corps mental et émotionnel, de façon harmonieuse, afin d’éveiller la créativité artistique.


Bibliographie

  • Dictionnaire des Symboles - Jean Chevalier / Alain Gheerbrant - Laffont.
  • Encyclopédie des Symboles - Le Livre de Poche.
  • Dictionnaire de la Mythologie - Michael Grant / John Hazel - Marabout.
  • Dictionnaire de Mythologie et de Symbolique Grecque - Robert-Jacques Thibaud - Dervy.
  • La symbologie des rêves (la Nature) - Jacques de la Rocheterie - Imago.
  • Les Fleurs - Mythes & Symboles - Yannick Laurent - Soleil NATAL.
  • La magie des plantes - Jacques Brosse - Abin Michel.
  • Secrets et Vertus des Plantes Médicinales - Sélection du Reader’s Digest.
  • Soignez-vous avec les plantes - Dr L. Varvello - Ed. de Vecchi.
  • Élixirs floraux et vibratoires - Gurudas - Le Souffle d’Or.
  • Élixirs floraux harmonisants de l’âme - Philippe Deroide -  Le Souffle d’Or.







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