mardi 17 août 2021

Décapitation / Crucifixion / Corrida !



Dans la continuité de mes différents articles postés sur ce blog depuis le 8 décembre 2019 (S’ouvrir à la Présence…), dont le thème récurrent est le combat contre l’Ogre intérieur (Cf. À lire ou à relire !), je vous propose aujourd’hui quelques réflexions.


Où que nous nous tournions nous voyons à l’œuvre la Grande Pieuvre, le Malin, le destructeur de la science et de la sagesse, l’éternel ennemi de l’âme connaissante, le Grand Vorace, le Grand Malfaiteur, le Menteur, le Séducteur.


Cet ennemi est en chacun d’entre nous et il nous ment monumentalement.


Il est lié à une fonction psychique qui nous aliène depuis la petite enfance (et de vies en vies depuis des lustres !) et nous maintient dans l’illusion, la « toute puissance infantile », la « perversion narcissique », la culpabilité, la névrose, la séparation, la solitude…


La situation présente ne peut nous laisser indifférents. Elle nous demande de choisir, de nous coucher et de nous soumettre aux forces d’Involution qui veulent nous domestiquer (avec l’aide de cet ogre intérieur), ou tel Ashitaka, de nous lever et de nous mettre au Service de la Vie et de l’Éveil des consciences ! Cf. Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki.


C’est dans ce contexte que j’ai repris la lecture de Par l’Esprit du Soleil transmis par Anne et Daniel MEUROIS-GIVAUDAN (1990) dont voici quelques extraits aménagés :


« Il existe trois façons de se lever… : prière, méditation et purification par l’action.


La prière : un don de notre amour, des mots venus de notre cœur, nous-même en présence du Diamant !

Elle nécessite l’abandon de cette force qui, en l’homme, veut imposer son petit vouloir immédiat et égotique : Vouloir ce qui est voulu / Que Ta volonté soit faite…

Cf. Septembre, mois de tous les dangers.


La méditation : Elle a par but de nous mettre en contact avec notre Essence et par là même, de nous mettre à la disposition d’autrui en tant que pont entre l’Énergie divine et les forces encore pesantes de ce monde. Elle demande une sensibilité, une orientation de l’esprit…


La purification par l’action : L’une des plus belles façons de permettre à cette sensibilité de germer en faisant éclater notre gangue de résistance se nomme le « Service à la Vie », indissociable de la spontanéité, en devenant simplement un canal de l’Amour omniprésent qui demande à s’incarner, en nous laissant envahir par le cri de la Vie à elle-même et en devenant prière nous-même, action sereine. De la simplicité jaillit tout bonheur, de la simplicité jaillit l’évidence de la Lumière. »


Ce texte nous renvoie au troisième chapitre (Le Karma-yoga / La discipline de l’Action) de la Bhagavad GitaKrishna nous invite à l’Action, au Combat. En voici quelques extraits en deux traductions complémentaires, le deuxième étant celle d’Anne-Marie Esnoul et Olivier Lacombe.


30


Aussi, ô Arjuna, Me consacrant tous tes actes, en pleine connaissance de Ma personne, sans chercher le gain ou revendiquer la moindre possession, sans te laisser abattre, combats.


Me dédiant toutes actions, d’un esprit parfaitement intériorisé, affranchi de tour désir comme de toute esprit de possession, ta fièvre apaisée, combats.


36


Arjuna dit: Ô descendant de Vṛṣṇi, qu’est-ce qui pousse contre son gré l’homme au péché, comme s’il y était contraint ?


Alors poussé par quel facteur, ô descendant de Vrshni, l’homme commet-il le mal, comme sous l’injonction d’une force contraignante ?


37


Dieu, la Personne Suprême, répond: C’est la concupiscence seule, Arjuna, qui naît au contact du guṇa de la passion, et qui, par la suite, se transforme en colère. Immense péché, elle est l’ennemi dévastateur du monde.


Le Bienheureux Seigneur dit :

C’est la convoitise, c’est la colère, nées du facteur passionnel, le Grand Vorace, le Grand Malfaiteur. Sache qu’en ce cas l’ennemi c’est lui.


38


De même que la fumée masque le feu, que la poussière recouvre le miroir ou que la matrice enveloppe l’embryon, différents degrés de concupiscence recouvrent l’être.


Comme le feu est voilé par la fumée et un miroir par la poussière, comme l’embryon est recouvert de sa membrane, ainsi le principe spirituel l’est-il par lui.


39


C’est ainsi, ô fils de Kuntī, que la conscience pure de l’être connaissant devient voilée par son ennemi éternel, l’insatiable désir qui flambe comme le feu.


La connaissance est voilée par cet éternel ennemi de l’âme connaissante, feu insatiable qui prend la forme du désir, ô fils de Kunti.


40


C’est dans les sens, le mental et l’intelligence, que se loge cette concupiscence. Par leur intermédiaire, elle recouvre le savoir véritable de l’être vivant et l’égare.


Les facultés sensibles, les facultés mentale et intellectuelle constituent, dit-on, son siège. Par leur entremise, il enveloppe l’âme incarnée et affole son jugement.


41


Aussi, Arjuna, ô meilleur des Bharatas, commence par enrayer le fléau de la concupiscence, symbole même du péché, en disciplinant tes sens. Écrase ce destructeur de la connaissance et de la réalisation spirituelle.


C’est pourquoi, en ce qui te concerne, ô Bhâratide, maîtrisant d’abord tes facultés sensibles, il te faut détruire ce malin, destructeur de la science et de la sagesse.


42


Les sens prévalent sur la matière inerte; supérieur aux sens est le mental, et l’intelligence surpasse le mental. Mais plus élevée encore est l’âme.


On dit que les sens dépassent les objets sensibles, la faculté mentale dépasse les sens, la faculté intellectuelle dépasse la faculté mentale. Mais celui qui est au-delà de la faculté intellectuelle, c’est lui.


43


Ainsi sachant le soi au-delà des sens, du mental et de l’intelligence matériels, ô Arjuna aux bras puissants, tempère ton mental par l’action délibérée de l’intelligence spirituelle [la conscience de Kṛṣṇa] et de par cette force spirituelle, conquiers cet ennemi insatiable qu’est la concupiscence.


Connaissant avec ce qui dépasse la faculté intellectuelle, affermissant le Soi par le Soi, guerrier aux grands bras, détruis cet ennemi qui porte les traits du désir et dont l’approche est périlleuse.


Cet ennemi est en chacun d’entre nous, il nous attend au cœur de notre labyrinthe, au cœur du Château de la Peur, au cœur de la Citadelle Obscure…


« Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille l'homme sera devant la bouche d'ombre d'un labyrinthe obscur.

Et je vois au fond de cette nuit dans laquelle il va s'enfoncer les yeux rouges du Minotaure. »

La prophétie de Jean de Jérusalem


Bonne corrida !



/|\ Per Al Leal

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