mercredi 11 novembre 2009

Anna, Hanna, Dana, Dôn…


  • Français : Anne ;
  • Latin : Anna (mère nourricière) et Anus (vieille femme) ;
  • Allemand : Ann ;
  • Vieux-haut-allemand : Ana (aïeule) ;
  • Prussien : Ana (vieille mère) ;
  • Anglais : Ann, Anna, Nancy ;
  • Espagnol : Ana ;
  • Italien : Anna ;
  • Arménien : Han ;
  • Grec : Annis ;
  • Messapien : Ana 'potnia' ;
  • Hittite : Hannas (grand-mère) ;
  • Japonais / Chinois :  花 hana / hua / huä] (fleur).

Suivant Xavier Delamarre* il existe une racine indo-européenne : Han / Ana qui signifie grand-mère, ou encore terre humide - Han(am).* Le vocabulaire indo-européen - Librairie d'Amérique et d'Orient. Maisonneuve. Paris. 1984.
Selon Jean-Claude Even, Dôn, Dana, Diane proviendraient de Deva Ann : celle qui se mire la nuit dans l'eau des marais.

Mais c'est aussi Anna Pourna Devi (Anna la pourvoyeuse, appellation donnée ensuite à deux des sommet de l'Himalaya). Ana { Ou Anna, au, dana ou dòn }.

Annapurna ou Annapoorna est la déesse hindoue de la nourriture. Anna signifie les denrées alimentaires et les céréales. Purna signifie pleine, entière et parfaite. Déesse de l'abondance, elle est l'une des incarnations de Mahadevi, la grande déesse shakti, épouse de Shiva, connue aussi sous les noms de Parvati, de Durga, de Kâlî, etc.

Annapurna a beaucoup de noms. Le Sahasranam Annapurna présente ses mille noms et l'Annapurna Shatanama Stotram contient 108 de ses noms. Elle est diversement décrite comme :

  • Celle qui donne la nourriture
  • Celle qui pourvoit les aliments et les céréales de manière pleine, entière et parfaite
  • Celle qui est la force de Shiva
  • Celle qui est le fondement de la connaissance
  • Celle qui ôte toute crainte
  • Celle qui est le bien suprême
  • Celle qui manifeste la vérité et l'efficacité
  • Celle qui est au-delà de Maya
  • Celle qui est la cause de la création et de la dissolution

En hébreu : Hannah signifie « (pleine de) grâce, faveur » d’où proviennent :


  • Shus hanna : le « lys* » et la couleur « blanche » (Suzanne, Lysiane…)
  • Yo hanan : « Iavhé fait grâce » (Johanna, Johan, Jean…)
  • Hos hanna : « sauve-nous, sauve maintenant, je t’en prie, de grâce ».
* La Fleur des Fleurs, l’emblème de la pureté, de la souveraineté, de la sublime connaissance.

Le breton Anna dériverait du vieux celtique vindos / vinda qui signifie :
beau, blanc, bienheureux, saint, sacré, divin et qui outre anna a donné find en irlandais, gwyn en gallois et gwenn en breton.

C’est par exemple :

  • Bo Winda la vache blanche qui devient Bo Ann (Boand, Boinn, Boyne),
  • Bu Winda la vache céleste qui devient Bu Ana / Bu Anann,
  • Karito Winda qui devient Kerridwen au pays de Galles,

En breton plusieurs mots commençant par Ana sont en rapport avec :
la sagesse, la connaisssance, la vision, l’éveil :

  • Ana oudegezh : Connaissance,
  • Ana out : Connaître,
  • Ana t : évident.

Ce sens se retrouve dans le nom de la rivière Sin* Ann (Sinand) qui provient d’une jeune fille qui, ne voulant rien d’autre que la sagesse, alla de la Terre de Promesse à la Source de Connla qui est sous la mer pour chercher la connaissance. Mythe semblable à celui de Bo Ann et de la rivière Boyne.

* En breton sin signifie : signe et sinañ : signer.

Or l’Eau* originelle et la Sagesse sont l’Ame du Monde, le Miroir de la Pure Vérité qui permet à l’être de se connaître… et en breton les ana on sont les âmes des trépassés et les Gwen anenn sont les abeilles, ce qui pourrait se traduire approximativement par : âme pure…

*
A ce sujet je vous invite à lire l'article de Nicole Mari sur La symbolique de l'Eau.

Unda : « eau courante » => Onna / Anna / Oann / Boann

Le suffixe proto-Indo-Européen -onna- ou -anna- pourrait signifier le fait de couler (eau vive, courante), le a final indiquant la féminité (Ica-onna - Sequ-ouanna).

Dans les panthéons ouest-sémitiques, Anat (2) est une déesse de premier plan. C'est la fille du dieu Dagan (Cf. Oannès ci dessous), et la sœur et maîtresse de Baal, le dieu de l'Orage et la divinité principale des peuples du Proche-Orient.

Les Perses la nomme « Anahita / Ainyahita », les arméniens « Anahit ».

C'est "La Céleste Source - Celle qui fait tomber la pluie… "

Cf. : La mystérieuse Pierre du parvis…

C'est :

  • Oskrhat, c'est à dire « sculptée dans l'or »,
  • la Haute, la Puissante, l'Immaculée, la Déesse de l'Aurore et de la Fécondité,
  • la dispensatrice de la Vie, la bienfaitrice du genre humain, la Guérisseuse.
  • la Déesse des Eaux douces, de la Vie et de la Fertilité, de tous les liquides purificateurs et fécondants :
  • les rivières, les lacs, mais aussi le sperme, les secrétions vaginales, le lait…
  • celle qui accroît l'énergie, qui accroît les troupeaux, la richesse, la santé, qui accroît la terre.
  • la Déesse de l'Amour et de la Beauté, du plaisir et de la cuisine !
  • la Vache Blanche, la Reine de la Floraison, l'Étoile du matin, la Déesse de l'Aube, de la Fertilité et de la Fécondité, nommée suivant les temps et les lieux : Bo Winda, Freyja, Oshun (au Niger), Hathor, Flora, Maïa, Ishtar, Ostara, Anahita…
Anat – Déesse cananéenne de la Rosée gouvernant les saisons, Dame des eaux et des sources, protectrice de la fertilité, cette vierge guerrière est parfois assimilée à Ashtart (l’Ishtar babylonienne - Cf. Le Jour de la Dame au manteau Vert !), Hathor en Égypte et à Qadesh, confondue plus tard avec Dercéto, que les Grecs appellent Atargatis, ou avec la déesse Athéna. Son culte sera introduit en Égypte par les Hyksos, en tant que parèdre du dieu Soutekh, identifié à Baal. Fille d’El, sœur et maîtresse de Baal, à qui elle voue une fidélité sans faille, elle aide son frère à s’emparer du trône suprême.
Souvent représentée tenant dans ses mains un bouclier et une lance de combat, cette déesse au tempérament belliqueux et violent se garde pourtant de provoquer des conflits. Au contraire, elle apparaît surtout bénéfique.
Incarnation de la Rosée qui, en se répandant, chaque matin, sur la terre aride de Phénicie apporte une humidité précieuse nécessaire à la vie, elle assure le développement de la végétation, l’abondance des récoltes, garantit aux hommes la prospérité et aux dieux la subsistance. Elle n’hésite pas à sacrifier les divinités maléfiques, comme Môt. Dans une autre légende, elle s’occupe de l’inhumation d’Aleyin et offre des sacrifices pour assurer la survie de son frère Môt dans les Enfers.
Divinités et Mythes de Mésopotamie sur H2O.net
Chez les sumériens cette déesse est appelée Inanna (Ishtar en akkadien).

Note transmise :

  1. Anna, la prophétesse du Nouveau Testament, était de la tribu d'Asher !
  2. Il ne faut pas chercher très loin pour y voir une allusion à Asherat…
  3. Cf. : Astarte (Asherah, Asherat, Ashtart, Ashtareth, Ashtoreth, Ashtaroth. Atargatis, Athar, Attart).

Quatre sites à visiter à ce sujet :


Cette figure féminine se trouve être la fille du dieu chaldéen Oannès mentionnée par Bérose au IIIe siècle av. J.-C. dans son œuvre Babylõniaká (« Histoire de Babylone »). On racontait que cet être, à corps et tête de poisson, seconde tête et pieds humains, à voix humaine, était sorti de la mer Erythrée (selon les anciens dans Le Périple de la mer Érythrée, ce terme désigne à la fois la mer Rouge, l'océan Indien et le golfe Persique), pour enseigner aux Babyloniens, qui vivaient sans lois à l'état animal, l'écriture, les sciences et les principaux arts (arpentage, agriculture, etc...). Il est également cité dans le mythe d'Abgal de la mythologie mésopotamienne, où on le nomme : Uan, Uanna, Uannadapa ou Adapa.


Oannès était

"un animal doué de raison... dont le corps revêtait l'apparence d'un poisson mais qui possédait une tête d'homme sous celle du poisson, avec des pieds, également par-dessous, semblables à ceux d'un homme, joints à la queue de poisson, et dont la voix et le langage aussi étaient articulés et humains" (Polyhistor et Apollodore).
Oannès, du grec. Musarus Oannès, l'Annedotus, était connu dans les légendes chaldéennes, transmises grâce à Bérose et à d'autres écrivains anciens, comme Dag ou Dagon, forme ancienne Dagan, l'"homme-poisson". On lui attribue l'invention de la charrue.

Voir également :

  • Jesus the Fish God ?
  • Oannès
  • Tête de Christ au serpent ou Oannès
  • Les listes des rois antédéluviens
  • Le fait ovni et la geste mythologique : l'exemple des croyances Dogon
  • Jean - Wikipedia
  • Le prénom Jean vient de la racine sanskrite « jan » : "faire naître". L'hébreu ancien utilisera cette racine en Jeho ou Yeo (le "j", le "i" ou le "y" n'étant pas differenciés en hébreu) dans le nom Yoḥanân , composition de YHWH ou « Jeho-vav », Dieu, et de « Ḥanan », miséricordieux : "Dieu fait grâce". Ce nom devient Ioannès en grec, Oannes en Phénicie et à Babylone. A Rome, il devient Janus, dieu des portes et des passages (Jana : la porte. Janvier : la porte de l'année.)

    Il a été porté par plusieurs personnages mineurs de l'Ancien Testament, mais est devenu populaire dans le monde chrétien en mémoire de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l'évangéliste. C'est Jean le Baptiste qui a baptisé Jésus-Christ (jan : faire naître). Le nom « Jésus » (« Jeho-Shua ») lui-même contient la racine "Jeho".


Un groupe de trois petites poteries, figuration d'amphibiens ou de prêtres habillés en amphibiens (chacune fait 12,6 cm de haut) qui ont été découvertes dans une excavation près des fondations d'un temple de la citée babylonienne de Ninive dans le milieu du 19ème siècle. Elles sont actuellement dans le Département des Antiquités de l'Asie de l'Ouest du British Museum (objets 91,835-7).

Ces figures représentent trois des "Sept Sages", ou apkallu, connus par ailleurs comme Oannes ou Dagon - les héros culturels amphibiens qui fondèrent la civilisation Sumérienne ou Babylonienne. Il était très courant d'enterrer de petits groupes de figurines d'Oannes ou apkallu en tant que dédicaces sacrées près des fondations d'importantes constructions religieuses. © British Museum



De Passage vers l'EAUrigine
(site de Jacques Bergeron)

Dans la mythologie mésopotamienne, les Sept Sages * (en akkadien apkallu, sumérien ABGAL) sont des figures mythiques issues de la mer (l'Apsû) qui, avant le Déluge, révélèrent aux hommes la science, les arts et les techniques.

* Sept Sages, que l'on pouvait appeler également "les Carpes brillantes, les Carpes de la mer, l'Heptade, les sept apkallu qui sont nés dans la Rivière, et qui sont les gardiens des plans du Ciel et de la Terre" (Cf. Les sept saumons de la Source de Connla en Irlande).

Le Mystère des Sept Sages venus des Étoiles

(Source en anglais)


Lire dans le même esprit : Le Saumon de la Sagesse.

La lettre D de Dana et de Dôn (mais aussi de Dag) signifie comme en grec (Δ), en hébreu (Daleth) et en sanscrit la Porte (Dwr) d’où dérive Duir le vieux nom oghamique du chêne, mais aussi le vieux gaëlique Dorus, l’anglais Door, le breton Dor* , le grec Thura et l’allemand Tür. Dana est donc « la Porte du Ciel », Notre Dame du Chêne, arbre dans lequel elle apparaît souvent comme à Rambouillet par exemple…

* Dor évoque également le culte Dorien des forces créatrices ainsi que la compréhension du monde nouménal (créateur)…

Mais Anne (via le latin) est aussi la racine de Anneau, Année, soit la notion de cercle et de périodes cycliques voir de l’éternité. Des annales sont des chroniques, le récit des événements année par année.
Anne évoque également l’Anna Perenna des latins, la déesse-mère galloise Dôn, mère d'Arianrhod dont le nom signifie « Roue d’Argent », la lune argentée qui nous enseigne les rythmes de la nature.

Voir également :



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1 commentaire:

Trøll a dit…

Article très intéressant (;

Il y a vraiment beaucoup de choses à étudier lorsque l'on étudie la racine indo-européenne. Merci beaucoup pour cette lecture enrichissante !

Bel univers au passage (:
D'ailleurs je me suis permise de créer un lien de mon blog vers le vôtre. =)