mardi 28 avril 2009

Cerridwen, la Truie qui file


Un site à découvrir, et un article sur Cerridwen la Déesse Blanche !

Cerridwen est nettement la truie blanche, la déesse de l’orge, la Dame Blanche de la mort et de l’inspiration ; elle est, en fait, Albina, ou Alphito, cette déesse de l’orge qui donna son nom à la Grande-Bretagne, Albion. » (Robert Graves, La Déesse Blanche)


A voir également :



Mais Kerridwenn c'est aussi la Truie qui file !






XVIII L'A LVNE
(représentation différente, une fileuse à la quenouille, arbre)
Le Tarot de Jacques Viéville

Dans le Tarot de Viéville, il y a une femme en train de filer sous la Lune.

Comme je l’ai dit pour la carte du Soleil dans le Tarot dit de Charles VI, Tarot, le mythe du Destin est en relation étroite avec la Lune car elle préside à la génération de la vie. En réalité, la Lune, comme le savaient les Anciens, influence la croissance hormonale humaine de même que celle des plantes. Cartari écrit que la Lune « étant un astre humide, quelquefois accélère le temps de façon à ce que le bébé naisse au septième mois, et rend la délivrance aisée ». A propos de la Destinée, le même auteur affirme, citant Varrone, que ces déesses [les Trois Parques] « président à la naissance et en font leur affaire, que pour cette raison les Romains les appelèrent Dixième et Neuvième car le temps de l’enfantement se situe généralement au neuvième ou au dixième mois. Mais que, comme celui qui est né doit mourir, la troisième Parque fut nommée Mort, car c’est Elle qui délivre le trépas aux humains ».


Au sujet de la Truie et de sept petits

La première mention de Plerguer date du 9e siècle sur un manuscrit de l’évêque Bili, relatif à la vie de St Malo. Au 7e siècle en effet, Mac Law, Maclow ou Maclou, serait passé dans le paroisse de Plerguer alors appelée “Arcar” du breton Ar Gar.

Il y ressuscita une Truie, mère de sept petits (les 7 rayons du Verbe) !

Chapitre 17 :

Comment une truie morte revint à la vie et comment un porcher chagriné par la mort de sa truie retrouva la joie. Un jour où cet homme éminent traversait la Bretagne pour y répandre la semence du Bon Evangile et promettre le royaume de Dieu à ceux qui croient en lui et lui obéissent, il rencontra un porcher qui pleurait et se lamentait sur une truie qu'on avait tuée d'un coup de pierre. C'était en effet un animal nuisible qui dévorait les moissons. Elle laissait sept petits cochons qui s'accrochaient en vain à ses mamelles taries car, morte, la truie n'avait plus de lait. Notre heureux homme s'approcha du porcher, comprit la douleur de son âme et la colère de son maître contre la mort criminelle de cette bête. Mu par la miséricorde, il posa un petit bâton dans l'oreille de la truie qui aussitôt revint à la vie et donna du lait à ses petits Le porcher se dépêcha d'aller rapporter ce miracle à son maître et de lui faire partager sa grande joie. Le maître lui, monta à cheval et se rendit auprès du prêtre pour lui donner son domaine en héritage.

Saint Malo et la Truie :

A une époque où il parcourait la Bretagne de long en large pour semer la semence de la divine Parole dans les champs de la ferme de Dieu, il rencontra un porcher dans une prairie, qui était d'humeur fort aigrie. Il avait veillé sur un troupeau de cochons, une truie gourmande et sans gène s'était mise à piller un champs de maïs, et lui, tentant de sauver la récolte du voisin, lui avait jeté maladroitement une pierre et l'avait tuée. Et à présent il était en danger, parce que son maître tirerait vengeance de son offense, et de plus il y avait ce qui aggravait la situation, à savoir les 7 porcelets qui étaient en désarroi, tentant de tirer du lait des mamelles de leur mère à présent morte, ne parvenant plus à tirer leur nécessaire pour vivre de ce corps sans vie.
Saint Malo, dont le coeur n'avait de place que pour la compassion, ne parvint pas à voir le porcher pleurer sans verser à son tour des larmes : et s'élevant en prière vers Dieu, il posa son bâton sur une oreille de la truie morte, et il la faisant se relever par ce seul attouchement, il ramena la joie à l'affligé.
Le porcher rapporta l'histoire à son maître, et les louanges envers le serviteur de Dieu vinrent dans les bouches de tous. Et le maître, chevauchant son cheval, vint remercier le saint, face à face, et offrit une de ses fermes à l'église, pour l'utilisation, sous sa direction, par les serviteurs de Dieu.

Tiré de : Helen Waddell: "Beasts and Saints" Introduced and Edited by Esther de Waal. 1996: William B. Eerdmans Publishing Co., Grand Rapids, MI, USA.



Korydwen et le Rouge de Kenholl
par les Tri Yann
Album: Belle et Rebelle - 1991

Korydwen, Korydwen, pourquoi t'en être allée au premier jour de mai de ta quinzième année, fillette païenne, couronnée d'épis de blé, à la fraîche fontaine, dans le bois aux sorbiers ?

De s'en venir de Vannes trois hommes, trois cavaliers, au Pardon de Sainte Anne s'en allant chevaucher, de Sainte Anne près de Nantes, sur un rocher dressée. Et Korydwen d'entendre les cloches sonner.

Le premier des cavaliers, de pierreries couronné, cheval blanc comme est blanc le marbre de Carrare en été.

- A Sainte Anne, belle païenne je t'y mènerai. Viens donc, viens donc, viens donc en selle.

Mais il n'eut achevé que sa peau tombe en lanières sur son corps tout desséché, et qu'en gargouille de pierre soudain se trouve transformé, et ses bras en poussière, comme en poussière tombent ses deux pieds. Et de ses cendres, cendres, cendres grises, la fontaine elle est brouillée.

Plongeant l'épée dans l'ève, le second des cavaliers rendit claire la source et plus fraîche d'emblée.

D'une tortue, tortue la tête ornait son casque d'acier, ses écailles recouvraient sa cuirasse cirée.

- Qui es-tu, dit Korydwen ?

- Bathalan le guerrier ! Je suis le fils de la vague et de l'océan suis né.

- L'océan ne fait naître que sirène ou que sorcier. Au Pardon de Sainte Anne jamais ne te suivrai !

De la fraîche fontaine au troisième des cavaliers, Korydwen dans sa bouche de l'ève claire a versé.

- Tu es jeune et tes yeux sont de jade émaillés; de quel pays viens-tu sur ta pourpre haquenée ?

- D'où je viens sept moulins tournent, tournent dans les vents salés qui font ma barbe rose comme est la rose au rosier. On me nomme Le Rouge à Kenholl où je suis né. Et à Sainte Anne, au Pardon, je m'en viens c'est pour te mener !

Et de bondir tous les deux dessus la pourpre haquenée. Sonnaient, sonnaient, sonnaient les cloches par de vers Nantes au clocher.

De chevaucher trois jours et deux nuits sans s'arrêter, sans boire et sans manger, de colline en vallées.

Mais Korydwen s'étonne à la troisième soirée.


- Je n'entends plus qu'à peine les cloches sonner.

- Ce n'est rien, dit Le Rouge, le vent a dû tourner. Viens païenne, sur ma couche de paille de blé…

Et ils repartent au matin dessus la folle haquenée. Et ils traversent des forêts de salicornes dressées, plus vertes que sont les algues et que d'Irlande les prés, sans boire et sans manger, trois jours, deux nuits sans s'arrêter.

Korydwen s'étonne à la sixième soirée


- Je n'entends plus les cloches du Pardon sonner !

- Tu te trompes Korydwen, tu te trompes ma bien-aimée; c'est le vent il a dû tomber. Il est tard, allons nous coucher.

Quand Korydwen s'éveille à la septième rosée, elle est seule sur la couche de paille de blé. A la place du Rouge elle découvre à son côté des serpents et un miroir brisé.

Et Korydwen d'y plonger son regard pour le croiser, mais le visage qui lui fait face de la faire sursauter : c'est celui d'une vieille femme d'au moins cent, cent et sept années dont des serpents, serpents dévorent les pauvres seins déchirés. Et Korydwen de voir son maigre sang couler, et la terre le boire et sa mort arriver.

Et de son ventre froid soudain s'envole un épervier qui plonge dans la Loire, en saumon enchanté.



Et pour finir découverte d'un auteur prolifique :
Myriam Philibert !

Archéologue et docteur en Préhistoire, Myriam Philibert est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages aux Editions du Rocher, parmi lesquels Les Mythes préceltiques (1997), le Dictionnaire des symboles fondamentaux (2000), Mythes d'origine et arts premiers (2003) et L'Alphabet des arbres (2005).

1 commentaire:

Lucie Trellu a dit…

Merci pour ces découvertes !
J'ai déjà Les Mythes préceltiques de Myriam Philibert, mais les autres titres me donnent envie...