jeudi 14 janvier 2010

Le Miel qui coule de la Pierre…


LE CHRIST ANDROGYNE DE CHÂTEAUROUX


Le Christ,représenté sur un vitrailde la cathédrale Saint-Julien du Mans

Invitation à lire les articles de Robert Régor Mougeot.

Je me souviens d'un rêve où après avoir vu tournoyer, une toupie de verre, avant qu'elle ne s'ouvre pour que je puisse y pénétrer, je me trouvais, dans un lieu d'où l'on avait une magnifique perspective, en présence d'un être androgyne.

Je me souviens d'un autre rêve où je voyais une sculpture en sortant d'une église représentant un couple royal formant un Y. En effet leurs deux troncs émergeaient d'une sorte de racine unique, et j'entendais "fellatio", du latin fellare, « têter, lécher, sucer » !

Cette racine unique est en effet reliée aux forces célestes. Elle capte les forces d'harmonie de notre univers, en provenance du Tout, que le Roi et la Reine redistribuent à la Terre.

Le Logos (planétaire, solaire, galactique…) androgyne nourrit en permanence la Terre / la Création / le Monde phénoménal !

Cette nourriture qu'Elle / Il nous dispense est : « le miel de la roche, l’huile de granit du rocher » ! (Cf. Dt 32, 13 & Psaume 81)

Au XIIe siècle, dans son ouvrage La Vigne mystiqueSaint Bernard de Clairvaux, le « docteur mélifique », nous dit :

« Abeilles spirituelles, il convient que nous sucions le miel qui coule de la pierre, suivant la parole du Prophète, car ce Christ qui est un paradis de délices (fruit du sein de la Vierge Marie) est aussi cette pierre mystérieuse ».

L'androgyne alchimique


Sur cette gravure de Michael Maier (1568–1622) : Symbola Aureae Mensae (1617), nous voyons Albertus Magnus pointant son index vers un androgyne alchimique tenant la lettre Y. Zola (42) explique : « Le Y, comme Philon l'a enseigné, est le symbole de la Parole qui transperce l’essence de l’être. Les gnostiques naassènes (les Ophites) enseignaient qu'il représentait la nature intime de l'être, qui est masculine et féminine et, en tant que telle, éternelle. »

Selon l’alchimiste Michael Maier, ce Tronc en Y est le symbole du Rebis (la chose double), de l’Androgyne hermétique, en lequel sont conjoints tous les opposés complémentaires. Tchen l’éveilleur et Souen la douce - Freyr le Roi des Cerfs, et Frayja la Reine des Fleurs, de l’Amour et de la Beauté, tels des siamois, partagent en guise de jambes la même Racine-Mère, assurant le service du Graal, puisant d’un même cœur à la Source céleste l’Eau de la Vie pour la déverser sous la forme d'une douce pluie régénérante et fertilisante qui fait descendre dans la terre les vertus célestes, favorisant ainsi l’épanouissement de toutes les potentialités individuelles en fidélité à leur Awen respectif…

"Le Verbe est une Lumière cachée, portant un Fruit de Vie,
faisant couler à flots une Eau Vive de la Source invisible,
non souillée, incommensurable".

"Protennoïa Trimorphe"
(46 : 14 - 20).
"The Nag Hammadi Library"

Harper & Row