lundi 26 janvier 2009

L'Année du BUFFLE de Terre


Avec la lune noire, nous entrons aujourd'hui dans l'année chinoise du Buffle de Terre.

Ce signe Yin, nous invite à mettre de l'ordre en nous et dans nos affaires, au labeur, à un effort consciencieux et régulier, au pragmatisme, à la prudence, la patience, la persévérance, la douceur, ainsi qu'à l'ouverture aux autres et à notre Moi authentique !

« Les configurations astrales qui dominent l'année du Buffle 2009 comprennent deux volets, l'un flagrant, l'autre plus subtil. D'après elles, on doit s'attendre à de sérieuses difficultés qui marqueront un recul sur de nombreux plans par rapport à l'année dernière. La relative euphorie suscitée il y a environ douze mois va maintenant céder la place à une certaine morosité, voire à des inquiétudes. Il y aura lieu de craindre que nos conditions de vie ne deviennent plus contraignantes. »
La suite sur : Nouvel An chinois 2009.

Je note, sur ce même site :

que « L'amour sera sans doute le secteur le plus favorisé de l'année. Personne ne pourra vraiment se plaindre sur ce chapitre. Les astres seront prêts à vous soutenir et à vous combler de leurs bienfaits côté cœur. En particulier, une idylle prometteuse pourra fleurir de manière soudaine ou dans des conditions inattendues. Bien des natifs arriveront à raviver leur flamme ou à entretenir de grands espoirs amoureux. »

Dans ce contexte, après la légende du Taureau Bleu, voici, extrait du livre :

Le Vieux Maître et l'Écologie

En Chine au IXe siècle, un maître de zen a tout dit sur l'écologie
de Claude Durix
Guy Trédaniel - 1990

  • Les dessins des dix tableaux du dressage du bœuf sont de Pierre Delorme, qui peint, dessine, raconte et enseigne le kendo depuis 1969, qui plus qu’une pratique est devenu pour lui un véritable art de vivre.


  • Au IXe siècle, un Maître de zen chinois définit les rapports possibles entre l'homme et l'environnement.
  • Ce livre décrit d'abord la vie de ce vieux Maître dans la Chine du déclin de la dynastie T'ang et nous fait découvrir son enseignement abrupt et déconcertant.

les dix tableaux du dressage du Buffle
selon Kakuan, maître Zen chinois du XIIème siècle.

Unification

1) Chercher le buffle.
Perdu dans la forêt, dans la jungle effrayante,
L'homme cherche le buffle et ne le trouve pas.
Tout au long des rivières sans nom,
Dans les fourrés de la montagne, il suit tous les sentiers.
Las, le cœur lourd, il poursuit sa recherche
Mais il ne le trouve pas encore.
Le soir, les grillons chantent dans les feuillages.


2) Il trouve les traces.
Dans la forêt, il voit d'innombrables empreintes,
D'autres encore au bord de l'eau.
Là-bas, l'herbe n'est-elle pas foulée ?
Même les gorges les plus profondes
Et les hautes montagnes qui se dressent vers le ciel
Ne devraient pas cacher le buffle.


3) Première apparition du buffle.
Un rossignol chante sur une branche,
Le soleil brille sur les saules frissonnants sous la brise.
Enfin, voici le buffle !
Cette tête puissante, ces cornes imposantes,
Quel artiste pourrait les peindre ?
Mais où donc était-il caché ?


4) On attrape le buffle.
Il faut saisir la corde avec vigueur et ne pas la lâcher,
Car le buffle garde encore tous ses instincts sauvages.
Tantôt, il veut foncer vers les sommets,
Tantôt, il veut flâner dans les ravins brumeux.


5) Le dressage du buffle.
Tenant fermement la corde, on empêche le buffle
De retourner vers ses bauges fangeuses.
Bien gardé, le voilà devenu propre et sage.
Il suit, sans qu'on l'attache, son maître de bon gré.


6) On ramène le buffle à la maison.
Libre comme l'air, monté sur le dos du buffle,
Dans le soir, avec sa cape et son chapeau de paille
L'homme rentre à la maison, plein de joie.
Où qu'il aille, une brise fraîche l'accompagne
Et dans son cœur règne une tranquillité profonde.
Ce buffle n'a plus besoin du plus petit brin d'herbe :
Il se suffit à lui-même.


7) Le buffle oublié, le moi seul existe.
C'est sur le dos du buffle qu'il est rentré chez lui,
Mais voici que le buffle a disparu et que l'homme reste seul et serein.
Haut dans le ciel brille un soleil rouge,
Tandis qu'il rêve paisiblement sous son toit de chaume.
La corde et le fouet ne servent plus à rien.


8) Le buffle et le moi oubliés.
Forêt, corde, buffle, homme appartiennent au Vide.
Si, vaste et sans limite est le ciel pur
Que nulle idéologie ne pourra plus l'atteindre.
Un flocon de neige ne peut vivre sur une braise ardente.
Lorsque cet état d'esprit est atteint,
Vient la véritable compréhension.


9) Retour à la source.
Il est retourné à l'origine, revenu à la source.
C'est en vain qu'il a marché,
Comme s'il était aveugle et sourd.
Assis dans sa hutte, il n'aspire plus au monde extérieur.
Les rivières coulent d'elles-mêmes
Les fleurs rouges sont rouges, naturellement.


10) Le buffle et le moi oubliés.
Forêt, corde, buffle, homme appartiennent au Vide.
Si, vaste et sans limites est le ciel pur
Que nulle idéologie ne pourra plus l'atteindre.
Un flocon de neige ne peut vivre sur une braise ardente.
Lorsque cet état d'esprit est atteint,
Vient la véritable compréhension.


« Vous devez abandonner une pratique fondée sur la compréhension intellectuelle, courant après les mots et s'en tenant à la lettre.
Vous devez apprendre le demi-tour qui dirigera votre lumière vers l'intérieur, pour illuminer votre vraie nature.
Le corps et l'esprit d'eux-mêmes s'effaceront et votre visage originel apparaîtra. »
Dōgen, XIIIème siècle.

Sandrine Bertino me signale que Jean-Yves Leloup a écrit sur :

L'art d'apprivoiser le buffle,
essai de traduction des dix tableaux de Ka Kuan

Pratiquer Zazen
Éditions de l’Ouvert, 1988 ; Le Fennec, 1994 (épuisé)

Un petit trésor de sagesse universelle empreint de poésie. Avec toute la sensibilité et les subtiles métaphores propres aux traditions orientales, il égrène les dix étapes nécessaires à l'homme en quête de lui-même, de sa part manquante.

L’art d’apprivoiser le buffle

Les étapes de l’éveil selon le zen

commentaire de

Jean-Yves Leloup

Paru dans Sources n°3  édité par Terre du Ciel

Domaine de Chardenoux - 71500 Bruailles


Le mot ushi en japonais désigne les bovins en général. Cela peut être une vache, un taureau, un bœuf ou un buffle. Le mot lui-même n’est ni masculin ni féminin. On sait que la vache est un animal sacré en Inde et que le taureau, dans les anciens cultes, est symbole d’énergie. Très tôt chez les Chinois et les Japonais, on s’est plu à représenter les étapes de la vie spirituelle, ou les étapes sur le chemin de l’éveil, comme le processus de domestication d’un buffle sauvage, qui symbolise alors non seulement l’énergie, mais la vraie nature de l’homme, le Soi, l’Être profond, cette Réalité « déjà là, mais pas encore réalisée en plénitude ».

Ces tableaux décrivent aussi les divers états de conscience par lesquels passe le méditant.

La méditation est en effet pour Kakouan l’art difficile et passionnant de maîtriser, ou mieux encore, d’apprivoiser le buffle. Aussi, chacun de ces tableaux n’est vraiment compréhensible qu’à celui qui a fait l’expérience de l’état de conscience qu’il décrit.

Ce grand classique de la littérature spirituelle – proposé ici dans la version qu’en donne Kakouan, grand maître Rinzaï sous la dynastie des Song (1100 -1200) – ne livre pas facilement son secret. Il nécessite l’initiation et le commentaire de ceux qui pratiquent son chemin.


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve ces explication et ces écrits sur l'année du buffle très intéressantes. J'attends avec impatience, si j'ose dire les articles suivants.
Annie

Anonyme a dit…

"La relative euphorie suscitée il y a environ douze mois va maintenant céder la place à une certaine morosité, voire à des inquiétudes. Il y aura lieu de craindre que nos conditions de vie ne deviennent plus contraignantes."

Facile à prédire, surtout quand on médiatise à outrance la Crise que nous traversons soi-disant. ;-)

Ce qu'on oublie de dire c'est qu'une crise est toujours positive, source de changements. Au lieu de ça, on nous bassine que tout va mal, on active le mental et les pensées négatives de chacun, on veut nous faire peur et pleurer sur notre sort...

Merci pour l'enseignement. C'est "bufflant" !

Pierre a dit…

le jeudi 7 février 2008

J'écrivais :

Nous sommes au tout début d'un nouveau cycle de vie !
C'est le nouvel an chinois qui ouvre l'année du Rat (de Terre), le premier des 12 signes zodiacaux chinois.
Ce Rat « est une image de la promesse des temps à venir ; il sonne l'heure de l'Homme qui plonge dans le labyrinthe de son crâne, dans les méandres de son cerveau et remonte à sa source première… » [1]
Cela correspond à la présence de Jupiter en Capricorne qui vient d'y être rejoint par Pluton.
C'est-à-dire que nous entrons dans une période d'intense restructuration en profondeur, qui devrait durer jusqu'en 2020 / 2022, prélude à l'ouverture de la Porte du Temps Neuf…

[1] "De Mémoire d'Essénien" de Anne et Daniel MEUROIS-GIVAUDAN - Éditions Le Perséa (15 juin 1996).

Anonyme a dit…

Grand merci, mon ami Pierre. Je fais circuler ces infos dans notre groupe autour de Geneve et cote Jura. Je t'embrasse. Jean-Louis

Anonyme a dit…

J'ai toujours aimé les périodes de crise, de changement, de déménagement, salutaires et vivifiantes, si on ne se laisse pas emporter par la peur et les doutes et qu'au contraire on se baigne dans l'action et l'énergie. Il en est ainsi aujourd'hui, pour moi en tout cas, cette année s'ouvre sur beaucoup d'inconnues et de promesses de renouveau...